Et si la participation active des salariés à la prévention des TMS était l’une des sources de motivation au travail ?
Dans chaque entreprise, on parle de motivation, parce qu’on sait à quel point elle joue un rôle dans la productivité et la performance. Salaire, management, culture d’entreprise, formation, coaching, les projets se multiplient aussi vite que s’est répandue la pyramide de Maslow.
On veut améliorer l’engagement des équipes, mais on oublie notre premier outil et lieu de travail : le corps. Un employé en souffrance physique ou psychique, c’est une personne qui lutte. Les troubles musculo-squelettiques impactent directement la motivation, l’implication et la satisfaction au travail. Plus qu’une opportunité, prévenir ces TMS devient donc un levier de motivation qui favorise le bien-être, un sentiment d’utilité, le besoin de reconnaissance et l’autonomie.
Bonne nouvelle : lier santé, engagement et motivation professionnelle dans une stratégie humaine et durable, c’est possible 👌🏻
Que celui ou celle qui n’a jamais pesté pour aller se laver les dents, enfant, lève la main. Personne ? Pourtant aujourd’hui, le lavage est quotidien (enfin, on espère). Le rapport entre dents et prévention ? La notion d’ancrage d’une habitude sur le long terme. Assurer le bien-être et la qualité de vie au travail demande du temps. Pour éviter l’effet bonnes résolutions du 1er janvier qui s’arrête avant le 31, on vous explique aussi comment maintenir l’implication des salariés de manière durable.
Un salarié motivé au travail est un salarié engagé et heureux !
Les sources de motivation au travail : une question de sens
Motivation, travail : des notions compatibles ?
Saviez-vous que le mot « motivation » a la même racine que le mot « moteur » ? Voyez donc la motivation au travail comme le fait de se mettre en mouvement.
Cette énergie est une ressource que votre salarié transforme en action 🤸🏻
D’après C. Rivaleau, cadre de santé, la motivation est un processus psychologique causant le déclenchement, l’orientation et le maintien d’un comportement (C. Rivaleau 2003).
Autrement dit, il s’agit d’un système complexe et multifactoriel (sociaux, économiques et environnementaux) à rendre compatible avec le monde du travail pour atteindre ses ambitions. Il n’existe donc pas de facteur unique de motivation.
Qu’entend-on par facteur de motivation ?
On entend ce qui déclenche ou favorise l’envie de passer à l’action. Alors, qu’est-ce qui pousse un salarié à donner le meilleur de lui-même pour son entreprise ? Qu’est-ce qui, au contraire, tend à sa démotivation ?
Les chercheurs qui portent un intérêt au sujet sont nombreux. Depuis des décennies, chacun tente de percer le secret de la théorie de la motivation et parmi ces recherches, on trouve des données intéressantes pour le monde du travail :
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La théorie de l’autodétermination de Deci & Ryan¹, qui se penche sur la motivation intrinsèque stimulée lorsque 3 besoins sont remplis : celui d’autonomie, celui de compétence et celui d’appartenance.
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La théorie d’Abraham Maslow, psychologue connu pour la fameuse pyramide de Maslow, bien que ce dernier n’en soit pas l’auteur. En réalité, on doit à Maslow l’étude de la hiérarchie des motivations humaines, notamment en entreprise. Ces motivations sont directement liées aux besoins physiologiques, de sécurité, d’amour, d’estime et d’accomplissement de soi, mais aussi d’apprendre et de comprendre.
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La théorie de la fixation d’objectifs dans une organisation de Locke qui montre que les objectifs améliorent la performance des employés. C’est notamment le cas quand ils pensent avoir les capacités pour le faire et quand un feedback est réalisé, avec une information sur les progrès accomplis.
Dans toutes ces données, on entend parler de motivation intrinsèque et extrinsèque, deux types de motivation que l’on distingue ainsi :
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la motivation intrinsèque découle de nos désirs internes, de l’individu lui-même et elle se lie à la réalisation personnelle ;
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la motivation extrinsèque provient d’une influence externe, comme le salaire, la reconnaissance, le partage de valeur, etc.
Retenez de tout ça que sens, autonomie et reconnaissance sont les piliers de la motivation au travail.
Les 5 facteurs de motivation au travail
Après la théorie, voici en pratique les facteurs qui boostent la motivation.
1. La rémunération, un facteur de motivation incontournable
La source de motivation extrinsèque à laquelle on pense souvent en premier, c’est la rémunération.
Dans un contexte où le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure, la question de la rémunération est incontournable. Vos collaborateurs souhaitent assurer une sécurité financière à leur famille ou à eux-mêmes.
La recherche d’une stabilité durable est à l’origine de leur motivation. Pour autant, soyez rassuré quant au fait que pour 70% des Français, le travail n’est pas qu’un « gagne-pain »².
2. Culture d’entreprise et marque employeur au rdv de l’engagement
La culture d’entreprise est une forte source d’engagement au travail. Ainsi, 76% des jeunes talents recherchent une entreprise qui améliore son impact sur la société. À titre d’exemples, il peut s’agir de :
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prendre en compte son impact écologique et protéger l’environnement ;
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offrir aux équipes de vivre une expérience stimulante ;
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avoir des valeurs éthiques ;
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proposer des missions qui ont du sens et des valeurs ;
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aller vers des projets de bénévolat ou s’engager dans la réalisation de tâches favorisant l’accomplissement personnel.
Trouver du sens et de la satisfaction au travail sont essentiels pour maintenir un développement professionnel vertueux.
3. L’évolution professionnelle pour pallier le manque de motivation
L’acquisition de compétences est perçue comme une des sources de motivation au travail. C’est d’ailleurs l’une des deux étapes oubliées dans les travaux de Maslow : le besoin d’apprendre et de comprendre.
Les jeunes salariés cherchent l’opportunité de travailler en autonomie, la confiance et la reconnaissance au travail de la part de leurs supérieurs hiérarchiques.
L’entreprise doit penser à une offre de formation, à la co-création des parcours de mobilité interne en entreprise et au développement des compétences professionnelles. D’ailleurs, sachez que le droit du travail stipule que tout employeur est garant du maintien de l’employabilité des salariés français en maintenant leurs niveaux de compétences.
4. Le facteur de motivation management, l’un des plus puissants
Les collaborateurs ont besoin d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 71 % d’entre eux considèrent que le stress au travail se répercute sur leur vie privée et sur leur santé physique et mentale². Le lien entre les deux sphères est donc étroit.
Le manager a un impact sur l’organisation et la flexibilité de la charge de travail de son équipe. Travail à distance, semaine de 4 jours, sport à la pause déjeuner sont autant de critères de gestion du temps favorables et propices au bien-être en entreprise.
Si répondre aux attentes des salariés est parfois difficile, sachez que la clé de leur motivation au travail reste l’écoute active.
5. Les conditions de travail pour motiver les employés
Ça tombe bien, car c’est bientôt la semaine de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail, où l’épanouissement professionnel est au cœur des débats. Qui ne rêve pas d’une gestion des ressources humaines soucieuse d’apporter les meilleures conditions de travail aux employés ?
Qu’on soit d’accord : le bien-être au travail n’a rien à avoir avec la mise à disposition de séances de massage ou de tables de ping-pong. Les responsables d’entreprise doivent proposer une vraie démarche co-construite avec les équipes pour préserver leur santé mentale et physique.
Mieux vaut prévenir que guérir, alors prudence sur la manière de s’y prendre.
La prévention des TMS : une source de motivation au travail
Une prévention comme baromètre du bien-être au travail
Les actions préventives classiques perçues comme descendantes, c’est-à-dire décidées par la direction ou des experts externes, sont souvent imposées sans réelle concertation avec les salariés. Ces derniers ne se sentent ni écoutés, ni compris, ce qui freine leur engagement.
À l’inverse, une bonne prévention demande l’implication de tous, l’écoute et d’être personnalisée. Un salarié écouté reste motivé et s’épanouit dans son travail. Pensez à recueillir le point de vue de vos collaborateurs sur :
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les tensions ou les situations problématiques ;
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les sources de satisfaction en lien avec ce qui existe déjà.
C’est seulement ensuite que vous leur proposerez des solutions de prévention et d’ergonomie pour l’amélioration des conditions psychosociales et la diminution des risques de TMS.
Si vous avez déjà lancé des actions de prévention pour la santé au travail, mais qu’elles s’avèrent insuffisantes, proposez une démarche complémentaire personnalisée. Les membres du réseau de La Minute PEP’S croient justement au pouvoir de la personnalisation de la prévention.
La place des TMS dans les sources de motivation au travail
On a vu le lien entre santé, bien-être et motivation au travail. Voyons maintenant comment une bonne prévention des TMS peut devenir source de motivation.
Les troubles musculo-squelettiques impactent directement la qualité de vie des salariés et donc leur motivation. Ces affections des tissus mous, muscles, tendons ou nerfs sont consécutives, pour la majorité, à des gestes répétitifs, à des postures contraignantes ou à des charges physiques excessives, bien que les origines des TMS soient multiples.
Première cause de maladie professionnelle en France, ils provoquent des douleurs physiques et psychiques au quotidien pour le salarié dont le bien-être et la qualité de vie se dégradent.
Bien prévenir les TMS, c’est s’engager en faveur de la protection de la santé de ses équipes, ce qui, à terme, renforce l’énergie, la concentration et le plaisir au travail.
4 raisons d’impliquer les salariés dans la prévention TMS
La motivation au travail joue un rôle dans l’amélioration des performances de l’entreprise, dans l’engagement des salariés qui s’impliquent plus et s’absentent moins, ainsi que l’innovation, car elle stimule la créativité. Le sujet est donc majeur pour les entreprises.
L’approche participative est assurément la plus redoutable. Diagnostics de terrain, co-construction de solutions, groupes de réflexion internes, autant d’étapes primordiales pour réussir sa prévention. Cette implication a l’avantage de développer 4 aspects indispensables pour faire des TMS une source de motivation au travail :
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un sentiment d’utilité, car chaque salarié contribue à créer des choses utiles et efficaces pour le collectif ;
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une autonomie décisionnelle, grâce à leur responsabilité mise en jeu dans l’identification des risques et la recherche de solutions durables ;
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une reconnaissance par l’ensemble de l’organisation, avec la valorisation des expertises de terrain qui renforcent la légitimité individuelle de chacun et la cohésion de l’ensemble des équipes.
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une appropriation des outils de prévention co-construite, car les collaborateurs s’impliquent plus dans des gestes adaptés à leurs quotidiens et dans des actions créer par et pour eux.
Implication et motivation : un cercle vertueux au travail
La prévention active comme source de motivation au travail
Dans un document de l’INRS datant de 2018³, on découvre des cas d’usage qui montrent que les entreprises qui opèrent des transformations par la prévention participative ont créé une dynamique collective et un cercle vertueux.
C’est par exemple le cas de la société Guichon, accompagnée par la CARSAT Rhônes-Alpes et l’ANACT, qui a associé sa prévention à toutes les notions que l’on vient de voir : autonomie, sens au travail, motivation, responsabilité, reconnaissance, coopération, parcours professionnel, engagement et exemplarité, en plaçant l’humain au cœur de leur système.
Une culture d’entreprise s’est peu à peu répandue, accompagnée d’un dispositif de formation ambitieux, puis d’un changement de gouvernance qui est maintenant partagée entre plusieurs directions.
La récompense de ce travail engagé sur le long terme est réelle puisque les indicateurs définis au départ ont évolué vers une diminution du nombre d’arrêts de travail et de maladies professionnelles, bien en dessous du taux moyen de leur secteur d’activité. L’augmentation de l’attractivité de l’entreprise couplée à la baisse de l’absentéisme et du turnover sont des éléments qui traduisent l’engagement prioritaire de l’entreprise en faveur du bien-être au travail.
Ça donne envie, non ?
Des effets sur 3 dimensions de la motivation
La prévention participative des TMS entraîne des effets intéressants sur 3 dimensions en lien avec la motivation :
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Au niveau physique, car moins de douleurs musculaires, articulaires, tendineuses se traduit par moins de fatigue, une meilleure concentration et plus d’énergie.
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Au niveau psychologique, car l’autonomie développe un sentiment de maîtrise et donne du sens au métier.
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Sur le plan social, grâce au sentiment d’appartenance et à la reconnaissance des collègues et managers qui nourrit la motivation sociale.
Comment agir pour motiver ses équipes ?
Maintenant, place à l’action 🤸🏻
La théorie des petits pas
Visez une méthodologie pas à pas pour favoriser une démarche préventive efficace et structurée à long terme.
Première étape à franchir : la réalisation d’un diagnostic collaboratif, qui associe l’ensemble des métiers représentés au sein de votre structure. C’est l’occasion pour chaque salarié d’observer sa situation de travail pour en faire ressortir les forces et faiblesses et pour désigner les situations à risque.
La seconde étape consiste à mobiliser des outils de participation collaboratifs, comme des ateliers de co-construction, des groupes d’analyse de pratique et de réflexion. C’est tout l’enjeu des ateliers de La Minute Pep’s qui proposent des espaces d’expression orientés vers l’action et la recherche de solutions 💡
Ensuite, l’étape du suivi arrive et à ce titre, l’
importance de l’évaluation n’est plus à démontrer. Il s’agit de maintenir la dynamique collective lancée grâce à des feedbacks réguliers et à une création de contenu orientée vers les avancées.
L’ensemble donne la possibilité d’ajuster la démarche en fonction des données, quand c’est nécessaire.
La dernière étape est enfin de mesurer l’impact à travers les indicateurs RH comme l’absentéisme ou encore le nombre accidents du travail. Il s’agit aussi de mesurer la motivation et le niveau d’implication ressentis par les équipes.
Ancrer l’habitude en plus de 21 jours
Si vous avez entendu dire qu’il faut 21 jours pour ancrer une nouvelle habitude, c’est faux.
Une étude de 2009 conclut que ce temps nécessaire variait de 18 à 254 jours selon les individus testés, soit une variation très forte qui dépend de chacun⁴.
Voici tout de même quelques pistes pour maintenir les effets et l’assiduité dans le temps des actions relatives à votre démarche de prévention :
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Proposez des rituels collectifs à vos équipes pour y intégrer les exercices préventifs : une routine d’échauffement en début de poste, des pauses actives collectives, etc. ;
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Téléchargez les affiches de prévention PEP’s ou tout autre support créé au sein de votre entreprise pour les afficher à proximité des postes de travail ;
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Offrez des mini-formations ludiques, en e-learning ou présentiel, pour former les salariés aux gestes de récupération et postures préventives.
Dédramatiser et normaliser les pratiques
Une des difficultés rencontrées dans les entreprises est d’impliquer les salariés dans la durée. Ces derniers sont parfois mal à l’aise pour agir de manière décomplexée, surtout quand l’habitude n’est pas ancrée dans la culture d’entreprise. Alors, ces dernières doutent sur la manière de bien communiquer ou sur les stratégies à mettre en place pour favoriser le mouvement.
Heureusement, il existe des pistes pour pallier cette difficulté :
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Légitimez le droit de bouger au travail en ajustant votre discours managérial et présentez les pauses actives comme des investissements pour la santé et la productivité ;
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Évitez les discours moralisants, centrés sur le fait de devoir payer un arrêt de travail et préférez plutôt un discours plus flexible et orienté sur chaque salarié en fonction de son histoire « Tu pourrais profiter des concerts de ton groupe favori plus longtemps » ;
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Valorisez des ambassadeurs internes, ces salariés moteurs qui défient le regard des autres et pratiquent de manière spontanée, sans gêne, pour donner envie aux autres de rejoindre le mouvement ;
L’enjeu est d’adopter un discours tourné vers les salariés et non pas vers le travail.
Comment maintenir une bonne ambiance de travail ?
Créer une dynamique collective continue
Pour maintenir les effets de vos actions de prévention dans le temps, vous pouvez proposer un calendrier de prévention avec des cycles thématiques réguliers pour maintenir la cohésion et la dynamique de façon régulière.
Les défis collectifs fonctionnent bien et favorisent les relations interpersonnelles, ce qui peut limiter les conflits, en prime 👌🏻
En rendant la prévention ludique, vous vous assurez une meilleure adhésion des salariés. Par exemple, initiez un jeu-concours du binôme le plus assidu dans la réalisation des exercices sur 1 mois.
Mesurer et ajuster pour durer
La prise en compte des retours du terrain, via des sondages courts anonymes ou des murs d’expression sont d’excellents moyens de mesurer et ajuster vos actions de terrain.
Associez vos collaborateurs à l’évaluation pour les impliquer aussi dans le choix des exercices, dans la fréquence des sessions, dans les supports… dans tout ce qui fait qu’ils se sentiront acteur de leur santé.
Pensez aussi à valoriser les efforts visibles, même les plus petits, dans vos communications internes (via les newsletters, en réunions d’équipe, etc.).
Conclusion : l’approche gagnant-gagnant
Prévenir les TMS, c’est aussi une source de motivation au travail, encore trop peu exploitée, à saisir avec vos équipes. La solution de prévention unique n’existe pas. Chacun a des besoins différents.
Grâce à des interventions de kinésithérapie individuelles, chaque salarié devient acteur de sa santé avec des mouvements préventifs personnalisés. L’idée de La Minute PEP’S, c’est de rentabiliser votre temps et de travailler sur un modèle gagnant-gagnant en positionnant les collaborateurs comme des acteurs du changement.
C’est en couplant leur motivation avec la stratégie de votre entreprise que l’évolution certaine se produit. Alors, créons ensemble de nouvelles solutions. Et comme le dit un proverbe tibétain, « Si vous écoutez votre corps, lorsqu’il vous chuchote, vous n’aurez plus à l’entendre crier ! ».
Sources
Anne-Hélène GOUALOU
Conceptrice de La Minute PEP'S et de son réseau de kinésithérapeutes, j'ai à cœur de vous partager notre vision de la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques.